Ah la France ! Pays à la fois du bonheur exquis et de tous les malheurs du monde si j’en crois l’avis des uns et des autres !
Lassé de mon quotidien parisien pesant et stressant, ceux qui me connaissent savent à quel point j’ai passé ma vie à pester contre les inconvénients de la vie dans le pays du camembert !
Et également à quel point de je me suis battu pour le quitter, avec à l’esprit qu’une correction subite à l’étranger me redonnerait l’amour de mon pays… ou que je le quitterais à jamais.
M’étant battu pour une expérience long terme à l’étranger, j’ai eu la chance de passer un an de ma vie en Malaisie, dans sa capitale, Kuala Lumpur.
Bilan des courses ? Et bien, disons que je m’y attendais, mais… y a du bon et du mauvais partout ! 🙂
Plus précisément, cette expérience m’a permis de dresser le tableau du bon et du mauvais de la France, du moins comparé à la Malaisie.
En effet, dans un contexte économique français plutôt morose, dont sont principalement responsables, de mon point de vue, les chouinards qui pour beaucoup n’ont jamais eu l’occasion de vivre à l’étranger, j’ai jugé utile de rétablir certaines vérités, et de dresser un tableau du bon et du mauvais de la France, ressenti par un français de l’étranger de classe moyenne.
La Malaisie – Un bon candidat de comparaison
Pourquoi la Malaisie est-elle un pays parfait en termes de référentiel pour cet article ?
Tout d’abord, parce que la Malaisie n’est ni un pays du tiers monde, ni un pays totalement évolué ; c’est un Etat assez moderne, pratiquement de l’autre côté du globe, avec une culture orientale, ancienne colonie anglaise et membre de l’ASEAN (qui est un peu le pendant asiatique de l’UE).
Ni anarchique ni surnormé, c’est un pays où le système et les lois établissent un bon équilibre entre liberté individuelle et normes de vie en société.
Pays où la religion joue un rôle primordial dans l’Etat (l’islam étant la religion dominante), par opposition à la France laïque, je pense par ailleurs que la Malaisie joue parfaitement son rôle de pays « tiers moyen » et justement assez « aléatoire », à comparer avec la France.
Bref, ce sont à la fois des pays très différents, mais assez similaires sur certains points communs, comme la présence de lois.
La Malaisie, et au delà…
Bien sûr, il n’y a pas que la Malaisie où j’aie voyagé.
J’ai fait entre autres la Corée du Sud, pays bien plus moderne que la France, le Vietnam, le Cambodge, Singapour, la Thaïlande, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Espagne, l’Italie, Chypre, l’Angleterre, le Portugal et le Liban.
Hormis ce dernier dont suis originaire, mais qui est un pays bien trop peu développé pour être vraiment comparable à la France, j’ai visité les autres pays de manière éphémère, en touriste, et non à l’occasion d’une expérience longue durée.
Je tiendrai donc compte de ma visite de ces pays dans la rédaction de mon article, sans forcément y faire référence. Place au cœur du sujet.
Le bon de la France
Le système de santé – Béni soit-il
Première déculottée : à peine parti, 4 mois après mon départ, j’ai fait une rechute d’un long historique d’amygdalite, une infection des amygdales pouvant être mortelle si elle n’est pas soignée correctement.
Après plusieurs consultations de toubibs, ceux-ci étant relativement faciles d’accès en Malaisie par le biais de cliniques de rue ouvertes 24h/24 7j/7 – dont toutefois les compétences s’avèrent souvent douteuses -, j’ai dû me résigner à enchaîner les différents types d’antibiotiques, sans succès de guérison.
J’ai fini par développer une forte infection m’ayant conduit à l’hôpital, avec obligation de chirurgie pour extraction de l’infection ; une opération bénigne, toutefois nécessaire afin que je sois en condition de guérir, et éventuellement de prendre l’avion pour un rapatriement en France et une opération d’amygdalectomie.
Bilan des courses ? Cette petite histoire m’a coûté 5 jours d’hospitalisation. Les établissements hospitaliers à Kuala Lumpur n’ayant pas tous bonne réputation, et les hôpitaux publics étant réservés d’accès aux malaisiens, j’ai dû sélectionner un hôpital du secteur privé (onéreux) plutôt haut de gamme.
La facture m’aura coûté 3700 €, heureusement à la charge de mon assurance de détachement.
Quand je pense qu’en France, j’ai par la suite passé par intermittence 10 jours à l’hôpital pour l’opération, plus lourde, d’amygdalectomie, suivie de plusieurs épisodes hémorragiques et que toute ça ne m’aura coûté qu’une vingtaine d’euros (une cinquantaine si je compte l’ambulance privée que j’aurais pu ne pas prendre), malgré les structures hideuses des hôpitaux publics parisiens, je suis quelque part content de payer mes impôts ici pour un service de soins de qualité, illimités et gratuits !
Les gilets jaunes et autres fichus syndiqués peuvent s’en cogner la tête contre le mur !
Les super et hypermarchés – Une plue-value vraiment sous-estimée
Alors oui, je vois venir votre question de ce que font les super et les hyper Carrouf au sein de ce classement. Explications.
Il faut croire qu’en Malaisie, c’est plutôt un système de petites épiceries de proximité qui est en place.
L’avantage, c’est évidemment la proximité ; si vous avez besoin d’un peu de pain, de beurre pour vos pâtes ou de farine pour votre gâteau, vous pouvez remonter la ruelle et trouver votre bonheur, souvent jusqu’à 1h du matin. Un système indispensable, sur lequel je reviendrai dans la partie « Les horaires de merde ».
L’inconvénient, c’est qu’avec cette ultra segmentation de la distribution, difficile de trouver son bonheur : Les articles sont souvent les mêmes, des vivres de base. Et dès qu’on sort un peu des sentiers battus, c’est tout de suite le chemin de croix pour trouver les articles qu’il vous faut.
Parmi les exemples que j’ai en tête, je n’ai jamais réussi à trouver en Malaisie de crêpière, de shampooing Schwartzkopf, de crème de cheveux de marque réputée, de produit de bain moussant, de crème pâtissière, ou même… de pâte feuilletée.
Et autant vous dire que les produits de substitution recommandés (Custard pour la crème pâtissière, Puff Pastry pour la pâte feuilletée…) sont d’une qualité déplorable, sans parler du goût chimique et industriel !
Même s’ils ont du plomb dans l’aile, on est bien contents d’avoir nos bons vieux supermarchés et hypermarchés en France, où le choix de produits permettra à chacun de trouver chaussure à son pied, sans faire 25 épiceries pour remplir son caddie !
Le réseau routier – Un luxe !
Alors oui, les autoroutes françaises sont chères, et ce n’est pas moi qui vais prétendre le contraire.
En revanche, si on laisse de côté les innombrables tarés qui y font – hélas souvent impunément – n’importe quoi, des routes aussi bien entretenues et aussi lisses, on n’en trouve pas aux quatre coins du monde !
Force est de reconnaître que par opposition aux routes inter-urbaines de nombreux pays où j’ai été, sinueuses, boueuses, étroites, voire dangereuses, bref, dignes de sentiers à chevaux médiévaux, le bitume des péages de Léonard, ça envoie du lourd !
Rien ne me fait plus plaisir, dans mon temps libre en France, qu’une escapade en voiture à sillonner les magnifiques paysages qui entourent nos autoroutes (j’adore conduire).
Fallait juste penser à les désinfecter de ces nombreux radars qui ne sont autre qu’une escroquerie à vaste échelle, mais ça, heureusement, nos copains aux gilets fluos ont prouvé que dans le fond, ils n’ont pas que du mauvais (je n’encourage pas à la casse, mais au point où on en était, il fallait bien que ça se termine comme ça !).
La qualité de l’air – Pollution inexistante !
Autre point positif en France : la qualité de l’air.
N’étant pas une personne sensible à ce niveau, la qualité de l’air à Kuala Lumpur, habituellement aussi mauvaise que dans la plupart des grandes villes asiatiques, ne m’a pas perturbé plus que ça.
Cependant, l’épisode annuel du « haze », une espèce de purée de pois épais qui recouvre une partie du pays du fait des activités agricoles d’un pays voisin, l’Indonésie, qui brûle massivement ses forêts, m’a fait prendre conscience de l’ampleur du problème.
Durant le haze, un brouillard épais recouvre la ville pendant un mois ; je n’ai, à titre personnel pas été affecté à part peut-être les yeux qui piquaient un peu, mais des écoles ont dû être fermées et de nombreuses personnes fragiles hospitalisées, du fait des niveaux de toxicité atteignant des sommets.
On voyait clairement, lorsque les voitures passaient la nuit, que l’air devant les phares allumés était rempli de poussière ! Et à un moment donné, le port du masque a été rendu obligatoire.
Bref, comparé à ce que j’ai vu, je n’ai aucune scrupule à affirmer haut et fort que la pollution de l’air n’existe pas en France (pas à Paris en tout cas, et Paris étant réputée être la ville la plus polluée de France…).
Les droits de l’homme – Ca peut servir…
En France, les personnes ayant une autorité sur nous ne peuvent pas faire n’importe quoi. Et c’est bien !
C’est déjà bien parce que ça rétablit un rapport de force pour les plus faibles ; j’ai été par exemple envoyé en Malaisie avec certains aspects administratifs qui avaient été négligés par mon employeur, et qui allaient engendrer pour moi un surcoût important ; sans pour autant le menacer, l’existence d’une jurisprudence protégeant efficacement les employés m’a permis de négocier sans trop de mal !
On est aussi bien contents en France d’avoir droit à certaines subventions professionnelles, comme une participation aux frais de transport ou à des tickets resto ; ça paraît normal aux yeux des français, mais ces notions n’existent pas forcément dans d’autres pays.
Et en Malaisie, les prestataires de service sont traités par leurs clients comme des esclaves, pratiquement sans recours. Jusqu’au point où il m’est déjà arrivé de constater qu’un client réclame des snacks ou de la nourriture à ses prestataires à leurs propres frais, ceux-ci étant obligés d’obtempérer. Pas folichon !
Le patrimoine – Pas le plus important, m’enfin quand même
Les Châteaux de La Loire, la Tour Eiffel, le Château de Versailles, la Cathédrale de Reims, Fort Boyard… j’en passe et des meilleures !
Certes, le patrimoine d’un pays n’est pas un critère qui joue pour beaucoup de monde, mais n’empêche… la France a un passé riche en histoire, qui a laissé derrière lui tout un tas de magnifiques monuments et autres bâtiments qui attirent des touristes du monde entier chaque année !
Seule l’Italie fait mieux, avec le magnifique héritage de l’Empire Romain (et le Vatican, mais bon, qui est tout petit).
Bref, on est bien contents d’avoir de quoi se mettre sous la dent lorsqu’une escapade s’impose !
Malgré des îles pour certaines féériques (Perhentian, Langkawi…), d’autres dont la capitale fait partie du Patrimoine Mondial de l’UNESCO (Georgetown à Penang, que j’ai trouvée particulièrement ringarde) et une faune et une flore peut-être plus intéressantes, la Malaisie, dont la civilisation est bien plus récente, fait pâle figure à côté de la France ; on a vite fait le tour, et les lieux commencent rapidement à se ressembler.
Le réseau de transport national étant moins évolué qu’en France, le moyen de transport principal demeure le bus, qui passe souvent par des routes mal entretenues en dehors des abords des grandes villes.
Pire encore : à cause des nombreux dangers de la météo (typhons, risques d’inondations…etc.), il arrive souvent que ces îles soient fermées, et les saisons d’ouverture sont plutôt courtes ; les touristes se ruent dessus, et on profite forcément beaucoup moins de leur tranquillité.
Bon point pour la Malaisie : les vols nationaux (voire même parfois internationaux en Asie du Sud Est) sont particulièrement bon marché, du fait de la présence de nombreuses compagnies low cost (Air Asia, Scoot, Firefly…). Cependant, la multiplicité des hautes saisons liées aux nombreuses fêtes nationales transforment le calendrier de prix en roulette russe !
Le paysage géopolitique – Vive l’UE !
Dieu a créé l’être humain dans le but primaire que l’être humain créée l’Union Européenne.
Cette phrase, que je martèle aux infâmes euro-sceptiques que je peux croiser, prend tout son sens lorsqu’on observe les innombrables avantages que nous profère l’UE en matière de normes de sécurité, de libre-circulation et de libre résidence au sein de ses différents pays, ainsi que du pôle économique immuable qu’elle constitue.
Quel bénéfice pour quelqu’un de mon niveau ? Et bien, si je ne suis pas content de vivre en France, je peux facilement me rabattre au choix sur l’un des 28 pays très différents qui la composent. Du pain béni que nul autre continent ne peut réellement offrir.
Membre de l’ASEAN, la Malaisie ne permet pas vraiment à ses ressortissants de travailler dans les autres pays membres aussi facilement ; les contraintes sont nombreuses et diffèrent de pays en pays.
Les conditions de travail – Le confort avant l’esclavage
Croyez-le ou non, on n’a pas à se plaindre de nos conditions de travail en France ; c’est sans conteste le pays où la stabilité de l’emploi est la plus garantie.
Et pour cause : il est pratiquement impossible de licencier un collaborateur en France, du moins sans que ça ne fasse d’histoires. En général, les employeurs y renoncent, sauf grave crise économique interne ou faute lourde. Et encore, après que les « syndicats », des associations de défense des employés aux méthodes assez agressives, ne leur tombent dessus à bras raccourcis, et que les médias ne fassent couler l’encre !
Entre les syndicats et le Prud’homme, un tribunal dédié aux disputes entre employés et employeurs réputé pour rendre le plus souvent un verdict en faveur de l’employé, tout est fait pour que les employeurs n’abusent pas de méthodes crapuleuses. Ça ne veut pas dire qu’ils évitent de le faire, mais au moins il y a des recours qui peuvent leur coûter cher.
A cela s’ajoutent les arrêts maladie ; en général en France, on peut en prendre autant qu’on veut sans pouvoir se faire licencier pendant la période d’absence et tout en étant payé. Naturellement, cela donne lieu à des abus, notamment dans la fonction publique, et vu que les médecins ont en général la main facile, mais on est bien contents de savoir qu’on a le droit de tomber malade dans ce pays !
Petit revers de médaille : les employés n’hésitent pas faire appel aux arrêts maladie, lorsqu’ils s’estiment harcelés ou surmenés…
Ainsi, les employeurs français sont tenus par un devoir d’exemplarité, même si la contrepartie révèle un marché de l’emploi moins dynamique, une embauche beaucoup plus prudente, un management parfois un peu mou, et des collaborateurs pas tous très impliqués.
Même si je ne connais pas les conditions de travail de beaucoup de pays, la France est plutôt bien placée pour rendre le travail le plus confortable possible.
Par exemple, comparé aux USA qui ne proposent que 14 jours de congé par an, ou pire encore, le Japon avec 11 jours, la France et ses 35 à 40 jours de congé par an figure pour une fois dans un classement en tête des bons élèves !
En comparaison, de ce que j’aie pu observer en Malaisie, le compte est loin ; la Malaisie est une culture qui a le licenciement très facile. Ainsi, j’ai pu côtoyer des collaborateurs de la fonction publique à la fois nonchalents, paresseux et avec des horaires très légers, et d’un autre côté, un prestataire de services avec des employés forcés à l’esclavage.
Chez le premier, difficile dans ces conditions d’assumer quoi que ce soit comme responsabilités ; vous travailleriez plus, sans gratification supplémentaire, et prendriez des responsabilités qui pourraient facilement vous coûter votre poste. Pas très séduisant.
Chez le second, interdiction formelle de rentrer chez soi, de prendre des congés tant que le client – aussi immature et capricieux soit-il – n’est pas content.
Résultat : on se retrouve avec un client qui refuse d’assumer ses responsabilités, créant une charge de travail infinie, pour un prestataire béni oui-oui obligé de céder à ses caprices, avec des collaborateurs au bord de l’épuisement, pour au final, un rendement nul. Pas très malin comme système.
Ajoutez à cela que les salaires en Malaisie sont assez bas, et vous n’obtenez pas des conditions de travail qui donnent envie à qui que ce soit… mes collègues malaisiens prestataires étaient privés de congés, et littéralement traités comme des esclaves par le client, qui allait même jusqu’à les insulter ou les humilier publiquement, pendant que ce dernier ne se privait pas de laisser tout son personnel poser des vacances en période de crise…
Les services fondamentaux – Minimum garanti
Panne d’eau ? D’Internet ? D’électricité ? La France ne connaît pas !
Ça paraît con à dire comme ça, mais je me rappelle en particulier qu’en Malaisie, une annonce de coupure d’eau pendant une semaine pour réparer un château d’eau avait semé la panique à l’échelle de Kuala Lumpur ; dur de tenir une semaine sans eau, même en en stockant ; les WC ne sont pas adaptés à engloutir des seaux d’eau pour tirer la chasse de la grosse commission, et ça demande beaucoup d’eau pour y parvenir par cette méthode, test à l’appui.
Si cette coupure avait eu lieu, toute la ville aurait probablement été – au sens propre comme figuré – dans la merde !
Fort heureusement, la coupure ne s’est jamais faite, mais on a vraiment eu chaud !
La nationalité / le passeport – Cadeau de la maison !
Et oui, ça paraît con à dire, mais s’il y a un truc de bien que la France vous aie donné, qui vaut son pesant de cacahuètes dans la balance du prix de nos impôts, c’est bien notre passeport français !
Et pour cause : c’est un des passeports les plus puissants du monde. La France étant bien vue à l’étranger, si on n’est pas content, on a tellement de chance de pouvoir se casser.
Un luxe que nos petits grévistes refusent pourtant d’admettre, et continuent de plomber notre économie, au lieu d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte…
La Malaisie n’est pas en reste, mais avouons quand même qu’un pays lambda aura en général plus de facilités à accueillir un ressortissant français qu’un ressortissant malaisien.
Pas mal, non ?
Note : En constituant cet article, j’ai appris que le passeport malaisien est en fait plus « puissant » que le passeport français (176 pays contre 156), et que seuls 2,5% des français vivent à l’étranger, contre… 19% des malaisiens. Mais bon, comme je suis têtu, ça ne me fait pas changer d’avis. 🙂
Le mauvais de la France
Alors oui, là je vais parler de tout ce qui est déplaisant de ma vie en France, et je ne vais pas forcément être tendre.
Certains diront que je suis de mauvaise foi, moi je dis que c’est le cœur qui parle. Et bien entendu, l’objectif premier serait avant tout de pousser la France à améliorer ces points-là, pour le confort des gens, mais surtout pour le mien !
Place au classement des choses que j’estime « mauvaises » en France.
Les horaires de merde – Encore et toujours !
Décidément, il sera toujours difficile d’organiser sa vie en France. Je le pensais déjà avant de partir, je le pense toujours – et davantage – après mon retour.
Et pour cause : avec un système socialiste se voulant tendre, bienveillant et confortable pour les travailleurs en bas de l’échelle, la France a complètement laissé de côté toute notion de bon sens en ce qui concerne les horaires d’ouverture de ses services publics et de ses commerces.
Même les centres commerciaux (shopping malls) ne font pas exception : en général le magasin le plus tardif ferme au plus tard à 22 heures, ce qui correspond, en 2019, disons-le clairement, à un « début de soirée ». Et ce ne sont certainement pas les épiceries de Kuala Lumpur, certes moins fournies en diversité d’articles, mais ouvertes jusqu’à 1h du matin, voire 24h/24, qui vont me faire changer d’avis !
Et encore, ça c’est sans parler des hotlines et autre support à distance ; les services téléphoniques des assurances, des agences immobilières ou autres opérateurs télécom, par exemple, sont bien connus pour avoir des horaires de bureau aussi minables que leurs agences respectives.
La Malaisie, elle, comme la quasi totalité des pays asiatiques, a trouvé la parade ; lorsque vous souscrivez à un de ces services, l’agent qui vous a accompagné lors de la souscription vous laisse quasi systématiquement son numéro de Whatsapp… et, même sans lui en demander tant, reste tout le temps joignable en cas de problème, et répond en général dans la minute, y compris en fin de soirée.
Un B.A.-ba tellement plus pratique, que notre manque de bon sens, dû à notre système social archaïque, nous interdit de mettre en oeuvre au pays du camembert…
Autre point : alors que de plus en plus d’employés se battent pour travailler le dimanche, mieux payé, la législation interdit encore les enseignes en dehors des zones touristiques à le faire, de peur qu’il n’y ait du chantage et des abus. Tout simplement aberrant.
Pire encore : alors qu’en Malaisie des cliniques de rue envahissent les villes et restent ouvertes 24h/24 7j/7 pour la bobologie, les médecins français, eux, sont devenus nombreux à ne plus accueillir de nouveaux patients car ils estiment en avoir trop (véridique !) et, paradoxalement, à travailler moins que 5 jours par semaine !
Bilan des courses : là où en Malaisie je suis entré dans une clinique pour un malaise, j’ai pu à 23 heures consulter un médecin, me faire faire une prise de sang avec résultant instantané sur place, le tout pour une vingtaine d’euros, en France, il me faudrait 6 mois d’attente pour consulter un dermatologue (sic !). Quand on peut en trouver un, car de nombreux coins ne sont pas fournis en médecins (ce qu’on appelle ici les fameux « déserts médicaux »).
Là pour le coup, il n’est pas exagéré de dire que nous sommes encore au moyen-âge !
Les services publics – Complètement à la rue
Ah, la fonction publique ! La palme d’or de ce palmarès gagnée d’avance !
Comme disait Coluche : « ma mère était fonctionnaire, mon père ne travaillait pas non-plus. ».
Cette phrase résume à peu près tout ; les services publics en France sont à la fois difficiles d’accès, inefficaces et défectueux, à l’image de leurs processus archaïques. La faute à une profonde déshumanisation, dont les français de l’étranger se plaignent unanimement.
Pour ne citer que quelques exemples :
- Pour me faire rembourser des frais engagés à l’étranger sur une mission de détachement par la sécurité sociale, j’ai dû remplir 3 formulaires différents qui disent la même chose pour chaque dépense, qui m’ont été réclamés un par un à chaque renvoi de dossier (genre, ils n’auraient pas pu me dire tout ce qui manque dès le premier renvoi)…
- Je fais appel au service des impôts par téléphone dans plusieurs branches pour me faire expliquer la démarche afin de ne pas me faire doublement imposer mes revenus en France et à l’étranger. Impossible d’avoir un interlocuteur compétent sur le sujet, malgré mes innombrables tentatives.
Une histoire plus drôle que je vais vous conter, pour vous donner une idée de la différence entre comment on est traité par un service public malaisien et un service public français.
Je me suis rendu au centre des impôts des non résidents en Malaisie, afin de me faire expliquer ce que je dois déclarer. Je me suis fait accompagner de A à Z par une conseillère du centre, qui m’a même confié son numéro de téléphone pour la joindre quand je veux pour des questions.
Au moment de la déclaration, étant donné que je ne pouvais pas remplir ma déclaration en bonne et due forme car elle était en malais, nous avons étudié mon dossier sur la base de mes fiches de paie à 3, elle, la cheffe de service et moi. Bref, un service totalement personnalisé.
Au passage, nous avons eu besoin d’appeler le centre des impôts français pour confirmer une information. Et là, on bascule du tout au tout… le centre des impôts local de mon quartier en France s’est avéré incompétent pour répondre et m’a redirigé vers le centre des impôts des non-résidents fiscaux français qui lui… ne répond absolument jamais au téléphone.
D’un côté, on mobilise tout un service à mon service, de l’autre, personne de foutu décrocher un téléphone. C’est proprement scandaleux.
Le jour où la France fera l’effort de « déprocesser » (ou « dénormer ses process ») un peu de sorte à ce qu’il y ait plus de pragmatisme et de personnalisation de service, le monde aura fait un grand pas en avant.
La main d’oeuvre – Un luxe difficile à s’offrir
Il n’est un secret pour personne que la main d’oeuvre coûte la peau du c*l en France. Demandez un plombier, un électricien…etc. et vous le payerez le prix d’un avocat.
Les taxis sont prohibitifs ; là où il vous en coûterait quelques euros le VTC pour aller d’un bout à l’autre de Kuala Lumpur grâce à Grab (le pendant asiatique bon marché d’Uber), les moins chers n’hésitent pas à vous demander une quinzaine d’euros à Paris pour quelques centaines de mètres… quand ils ne refusent pas les courses faute de rentabilité pour eux !
Une aberration qui n’existe pas en Malaisie ; malgré les salaires bas dans ce pays, la proportion entre le coût des opérations manuelles et les salaires reste quand même largement à l’avantage de la Malaisie.
Mieux encore : si vous vivez dans un condominium, les gardiens de service, bien qu’il ne s’agisse pas de leur fonction, peuvent vous dépanner gratuitement.
Ainsi, un garde de l’immeuble nous a assistés à contenir une fuite d’eau à minuit, sans surcoût.
Le coût de la vie – Les salaires pas au rendez-vous
La proportion entre salaire et coût de la vie, c’est certes à peu près pareil partout dans le monde, hormis dans quelques pays arabes où les expatriés notamment sont très privilégiés, comme en Arabie Saoudite ; mais au travers des villes que j’ai visitées dans le monde et des étrangers que j’ai écoutés, Paris, en particulier, se place très mauvais élève.
Pour un ingénieur comme moi, les salaires sont en effet encore trop bas, ce qui se justifie probablement par les innombrables côtisations sociales entre le brut et le net, qui ne sont pas forcément justifiées au vu de la gabegie à l’initiative de l’incompétence et de l’insouciance de nos politiciens…
Le logement – Cercueils à prix de châteaux !
La France, en particulier Paris, fait partie de ces pays où le prix du logement est tout simplement aberrant. Motif ? Le rapport / qualité prix.
Dans les pays en voie de développement, les logements sont autrement plus spacieux.
A titre comparatif, j’ai résidé dans le quartier d’affaires de Kuala Lumpur – un peu l’équivalent de Neuilly / La Défense à Paris – dans un appartement de condominium pour 630 € par mois.
A ce prix, on a non seulement droit à un logement de 70m2, mais également à un accès illimité à une piscine et une salle de sport appartenant au bâtiment.
Mieux encore : des gardes veillent au respect du voisinage, et en cas de litige avec un voisin (notamment du bruit), ils sont prêts à intervenir 24h/24.
A noter de surcroît que la taxe d’habitation n’existe pas en Malaisie.
La France se classe très loin derrière : déjà, alors que le bon sens veuille qu’en deçà de 25m2 par personne, on ne puisse pas considérer l’espace comme « habitable », Paris s’amuse à proposer à la location des « cercueils » (communément appelés « studios ») de 9m2 à plus de 500 € / mois !
Pire encore : les gens sont assez naïfs pour trouver ça normal et accepter ces prix, au lieu de tout simplement fuir la ville pour la campagne alentour. Et ils sont nombreux à le faire, ce qui ne risque pas de sonner le glas de telles pratiques.
Note : A priori, Paris ne serait pas le seul mauvais élève : Londres, ainsi que d’autres villes européennes semblent faire pire ! Mais au moins, le salaire y est peut-être un peu plus élevé (Luxembourg, Genève…).
Le laxisme du système – Grèves et cie !
Si la France a bien un problème, c’est son système ultra-laxiste.
Les nombreux privilèges, pas toujours distribués de manière très logique (par exemple, les cheminots ont le droit de partir à la retraite plus tôt, car leur métier est à tort considéré comme pénible, car il considère toujours, bien que cela ne soit plus vrai depuis longtemps, que les cheminots jettent à la pelle du charbon dans les chaudières !), le droit de grève, et le code du travail sur-protecteur de l’employé encouragent beaucoup d’abus et de dérives, qui sont de nature à dégrader l’économie du pays.
Résultat concret : des grèves abusives qui paralysent le pays à n’en plus finir lorsqu’on essaie de retirer certains privilèges à certaines classes injustement privilégiées, avec aucune possibilité d’en licencier les pratiquants.
La logique voudrait que ces personnes aillent voir ailleurs si l’herbe y est plus verte, pour prendre conscience de leur confort et ne pas chercher à trop enfoncer le clou. Hélas, pas moyen de les en convaincre…
J’ai vu peu de grèves ailleurs dans le monde en comparaison avec les pratiques contestables de nos syndicats et autres employés des sociétés de transport en commun.
Le marché du travail – Trop grippé
Le marché du travail en France, c’est une embauche très hésitante, pour une impossibilité de licencier.
Ce n’est pas forcément le système que je préfère ; même si on en retient la stabilité de l’emploi, elle est a double tranchant : psychologiquement, sur le long terme, le fait de se sentir « protégé » provoque un relâchement au travail et une lassitude importante (« de toute façon je ne peux pas me faire virer, alors pourquoi en faire plus que le minimum »).
Un jeu dangereux, qui provoque chez les employés une dévaluation de leur valeur sur le marché.
A titre personnel, je préfère largement le système anglo-saxon, plus logique et plus pragmatique…
Le principe ? On embauche plus facilement, on « laisse à chacun sa chance », et c’est en fonction des preuves qu’il fera qu’on le garde où qu’on le jette.
Les avantages d’un tel système sont nombreux : tout d’abord, c’est une progression en grade et en salaire plus rapide (on voudra certainement retenir un collaborateur compétent), et un employé qui se pousse à se surpasser en permanence (pour ne pas risquer de se faire virer ou de voir son salaire baisser – chose impossible en France).
Ensuite, c’est aussi la possibilité pour cet employé, s’il se sent victime d’injustice auprès de son employeur, de quitter son emploi sur un coup de tête et d’en retrouver un autre « dans la journée » selon la légende.
On fait jouer la concurrence, et on jouit d’un marché du travail plus dynamique, permettant de diversifier son expérience, et de varier ses environnements de travail pour casser la monotonie.
Quelque part, je pense qu’il est plus vertueux de faire du chantage à son employeur en le menaçant de le quitter pour un concurrent, qu’en le menaçant de le traîner à un tribunal où il a pratiquement toutes les chances de se faire défoncer (le fameux Prud’Homme).
Pour quelqu’un comme moi qui privilégie la diversification à la stabilité, le système anglo-saxon, c’est tout bénef’.
La météo – La roulette russe des extrêmes…
En Malaisie, la météo fait 30 degrés toute l’année, avec une saison de fortes pluies, et une saison sèche. Pratique, il fait tout le temps beau et bon !
En Angleterre, il pleut tout le temps…
Au Liban, il fait en général assez froid l’hiver et très chaud l’été. Bon.
En France, difficile de se prononcer… la météo peut passer dans la même semaine de la neige à la canicule, du beau soleil aux inondations, et du soleil cuisant à l’air glacière, surtout en automne et au printemps.
Si bien que ce yoyo météorologique provoque des crèves toute l’année. Bref, pas mon environnement climatique préféré…
Le sens du service – Zéro pointé !
S’il y a une chose que je puisse reprocher aux français c’est le manque du sens de service. Tout l’inverse de l’Asie !
J’en ai déjà parlé, mais en France, on ne pense qu’à rentrer chez soi dès que l’heure sonne les 17 heures, on ne pense qu’à sa pomme, on s’excuse à peine lorsqu’on bouscule quelqu’un dans la rue (Paris notamment), et on n’en a strictement rien à foutre des détresses des autres.
Plus concrètement, au quotidien, cela se ressent par le fait que « l’interlocuteur se contente de signaler qu’il n’a pas de solution », là où un étranger aura plutôt tendance à dresser le même constat, mais à commencer à réfléchir à mettre en place une solution au problème, même s’il ne le concerne pas.
Ainsi, après que je me sois trompé de destination sur un long trajet de bus, un paysan m’a sauvé la vie au milieu d’un village perdu et désert à 1h du matin, en me ramenant gentiment à la ville la plus proche, qui était à 45 minutes en voiture (1h30 de trajet pour lui, vu qu’il avait l’aller-retour à faire). Et il n’a même pas voulu que je le paie en échange de ce service, malgré mon insistance. Je verrais mal un parisien me dépanner de la même façon, même si on ne peut pas généraliser.
A priori, cette bienveillance naturelle serait, entre autres, liée aux doctrines de la religion musulmane en Malaisie, mais aussi à la culture de ces pays, qui ont naturellement le sens du service, notamment les philippins, par exemple, très nombreux sur le marché du service à la personne.
Autre exemple : mes collègues malaisiens m’ont proposé de m’assister dans toutes mes démarches administratives et dans ma recherche de logement, notamment en m’accompagnant.
Et même si au final leur aide aura été relativement inefficace, ils ont ce sens du service qu’on ne trouvera jamais en France.
Il y a enfin un côté chaleureux nettement moins présent chez nous : le jour de mon départ de Malaisie, mes collègues malaisiens m’ont accueilli par surprise dans leur bureau à coups de pizza, de jus et de gâteaux personnalisés pour l’occasion, tandis que mes deux acolytes français sur place, eux, ne se sont même pas donnés la peine de me souhaiter un bon retour…
La justice – On marche sur la tête !
Je l’ai toujours cru et toujours clamé haut et fort : la justice en France est une justice qui marche sur la tête ; en effet, dans bien des domaines, elle prend systématiquement les décisions inverses de celles du bon sens.
Passons par exemple par la condamnation à peine de prison ferme de ce maire d’une ville de riche banlieue parisienne, qui a été incarcéré pour une histoire « modeste » de fraude fiscale, alors qu’il a tant fait pour sa ville et pour ses habitants et qu’il fait partie des seules politiciens vraiment proches du peuple, à l’image de nombreux maires, alors qu’un islamiste ayant défenestré sa voisine a été blanchi car sous l’emprise d’un stupéfiant… (histoire vraie !)
Pendant ce temps, les délinquants multi-récidivistes, eux, trainent toujours dans la rue, les femmes se plaignant de violences conjugales se font rire au nez et pisser dessus par les policiers au commissariat et les nuisances sonores de voisinage ne sont quasiment jamais prises en compte !
Parlons aussi de ces policiers qui ont tabassé de pacifiques manifestants et qui se sont vus relaxés par l’IGPN, une entité de policiers… pour juger des policiers.
Parlons également de ce cancer de syndicats, qui paralysent un pays soi-disant pour le bien-être des français, alors que ces mêmes français ne leur ont rien demandé, et qui sont pratiquement juridiquement intouchables.
Parlons enfin de l’absurdité de certaines lois, comme le droit aux soins : les plus ayant-droit étant les immigrés illégaux (grâce à l’AME), puis viennent les immigrés légaux, et enfin les français, qui doivent casquer une tonne de fric en côtisations sociales et respecter scrupuleusement des règles tellement complexes qu’elles sont irrespectables, pour ne pas se voir suspendre leurs droits ;
Ainsi, un proche qui a côtisé pour la CFE pendant 25 ans, et qui a essuyé les revers d’une crise économique importante dans le pays où il a résidé, s’est vu suspendre ses droits parce qu’il avait un retard de paiement… et au moment où il s’est renseigné pour se voir rétablir les droits, on lui a proposé… soit de rembourser les impayés, dans quel cas il pourrait les rétablir ses droits dans 6 mois (alors qu’il a besoin de se faire soigner maintenant !)… soit d’attendre 3 ans que les dettes soient abandonnées, puis de se réinscrire… et d’attendre encore 6 mois qu’il puisse retrouver ses droits !
Dernier exemple : si un locataire ne paie pas son loyer en France, l’absence de recours efficaces fait qu’il faut en moyenne 3 ans pour le mettre à la porte, et ce, uniquement 6 mois dans l’année à cause d’un loi qui appelle à une « trève hivernale ». Un comble !
En Australie et en Nouvelle-Zélande, par exemple, à l’instar de nombreux autres pays, qui savent que les retraités vivent essentiellement de la perception de loyers immobiliers, il est possible de mettre un mauvais payeur à la porte de manière expéditive. Une logique implacable, que la France n’a hélas pas su mettre en place…
Nos législateurs ne sont décidément pas doués…
Hors classement (pas d’avis)
Les impôts – Chers mais rentables
Tout le monde se plaint en France que les impôts sont chers, moi le premier.
A vrai dire, j’ai quitté la France en Novembre 2018 avec pour projet de ne jamais y retourner.
Seulement, dans la pratique, 4 mois après mon départ, j’ai attrapé une infection bactérienne grave, qui nécessitait chirurgie.
J’ai donc été hospitalisé d’urgence à Kuala Lumpur pendant 5 jours, à recevoir des doses d’antibiotiques intraveineux et à subir une tout petite intervention chirurgicale, de sorte à guérir provisoirement pour pouvoir reprendre l’avion et être rapatrié en France.
La facture, de pratiquement 4000 € (soit l’équivalent de mes impôts français sur l’année d’avant), ont heureusement été pris en charge par mon assurance de détachement professionnel.
Par la suite, je me suis fait faire une plus grosse chirurgie en France (amygdalectomie), qui m’a valu au total 8 jours d’hospitalisation successives, dues à des épisodes hémorragiques.
Malgré la vétusté des structures, les hôpitaux publics de Paris m’ont plutôt bien soigné et suivi. Et la facture m’aura coûté… une cinquantaine d’Euros, si je compte les ambulances que j’aurais pu éviter de prendre si j’avais su qu’elles étaient à ma charge.
Cette histoire m’aura appris une leçon : que les impôts valent le coup d’être payés, vu qu’on est soignés gratos dans ce pays !
La retraite – Trop compliqué de se prononcer
La retraite en France, c’est un système généreux, mais qui se dégrade d’année en année et qui ne garantit rien à long terme, vu qu’il est coûteux et à perte…
Scoop : Il y a des chances qu’il ait purement et simplement disparu dans quelques années.
Pour faire simple : il n’y a pas de système de retraites (aussi bien) à l’étranger. Les gens savent qu’ils doivent se bâtir une retraite tous seuls.
Le problème en France, c’est que les cotisations au système de retraite sont obligatoires. Ce qui est une aberration sans nom vu qu’ils ne garantissent rien, et même, je dirais, qu’ils garantissent qu’il ne nous donneront rien pratiquement. C’est peut-être ce qui devrait être changé.
En tout cas, je n’ai jamais compté sur l’Etat pour ma retraite ; comme dirais Olivier Seban dans son livre Tout le monde mérite d’être riche, « l’Etat n’a jamais été bon qu’à une chose, c’est créer des pauvres ».
L’amabilité des gens – Ca dépend…
Des gens aimables, j’en ai connus partout. Oui, aussi invraisemblable que cela puisse paraître… même à Paris !
C’est vrai que de nombreux français de l’étranger clament que vus de l’extérieur, les français sont grincheux, agressifs et chiants. Et c’est vrai aussi qu’en Asie, ils sont autrement plus cools et plus gentils !
Maintenant, il n’empêche que j’ai pris l’habitude de sillonner des autoroutes de France à la visite de plein de villes aléatoires de France.
Verdict : dès qu’on sort des grandes villes, les gens sont tout de suite beaucoup plus agréables.
Troyes, Metz, Thionville, Chartres et Angers, par exemple, font partie des nombreuses villes où j’ai trouvé les gens particulièrement polis et chaleureux. On ne peut que les en remercier !
L’éducation – Pas assez instruit…
N’ayant pas d’enfants, et ayant toujours plaidé haut et fort que procréer était anti-constructif, je n’ai absolument et particulièrement aucun avis sur le système éducatif.
Je sais juste que le système éducatif libanais, au sein duquel j’ai grandi, est plus exigeant et disciplinant que le système français (notamment les écoles jésuites) et que le système public en France manque clairement d’autorité.
A part ça, et à part le fait que je sache que l’éducation française soit pratiquement gratuite comparée au reste du monde, je n’ai pas grand chose à rajouter.
Les acquis sociaux – Un système contestable
Etant « supralibéraliste » (aka au dessus de « ultralibéraliste »), s’il est vrai que le système d’allocations sociales en France peut en sortir plus d’un de la merde, je n’aime pas son principe ; il rend les gens qui y ont droit dépendants de ce système et les empêche d’aller de l’avant dans la vie de peur de perdre ces avantages qu’ils n’ont nulle part ailleurs.
Un système vicieux qui enferme les gens dans la pauvreté, d’autant plus qu’il n’a aucun espoir de survivre sur le long terme.
Bref, un système soit à remettre à plat, soit à faire disparaître, pour se réaligner un minimum sur le reste du monde.
Il n’empêche que tant qu’il existe, il caractérise la France comme étant un pays surprotecteur avec un Etat « nounou », où – en théorie dans certains cas – on peut courir se réfugier en cas de situation de détresse familiale ou économique (même si en réalité, ce n’est pas tout à fait le cas).
Bref, joker…
La sécurité – Pas de vécu
On clame haut et fort que la sécurité n’est pas le fort de la France.
En effet, les lois surtolérantes envers la délinquance, de mon ressenti, en particulier d’origine étrangère, permettent à certaines communautés, que je qualifierais personnellement de « peu éduquées au mode de fonctionnement normé des pays européens », d’en profiter pour y laisser sévir nombre de leurs méfaits.
Ainsi, la main facile pour le vandalisme, les querelles entre gangs, le harcèlement des femmes dans la rue, les agressions envers la police, ou encore, les trafics de stupéfiants des cités, font partie de ces choses que les français regardent impunément fleurir sur leur territoire, de manière, en général, tolérée par l’Etat, par « pitié pour ces gens modestes » et par manque d’investissement dans les services policiers.
Une attitude qui se justifierait par le passé colonial de la France, un sujet tabou auquel je ne suis, à titre personnel, aucunement sensible. En effet, une société de loi dure et de discipline obligatoire (que j’appelle personnellement un système « nord-coréen »), en particulier envers les personnes n’ayant pas cette éducation de base du respect d’autrui d’intégrée, est tout ce dont je rêve pour une France meilleure.
En Malaisie, la délinquance existe aussi, mais elle est nettement moins présente. Et il n’y a pas de quartier « de non droit » comme en France. Au contraire, il y a des vigiles de sécurité partout, la faute à un contexte redoutant le terrorisme islamiste, qui heureusement n’est pas présent sur le territoire.
Malgré des vols à l’arrachée fréquents à scooter, on se sent nettement plus en sécurité à Kuala Lumpur que dans certaines villes malfamées des banlieues parisiennes.
Dans les pays moins normés que la France, c’est en effet surtout la solidarité sociétale qui instaure cette sensation d’être en sécurité ; au Liban par exemple, si un appartement se fait cambrioler, c’est tout le quartier qui rapplique avec les fourches et les fusils pour tailler le malfaiteur en pièces, ce avant même l’intervention de la police ! Disons que dans un tel contexte, les cambriolages ne sont pas monnaie courante, contrairement à en France.
Il n’empêche qu’à titre perso, je n’aie jamais été victime jusque-là de problèmes de sécurité. Mais jusqu’à quand ?
La cuisine – Fins gourmets servis partout
Ouiiiiiiiiiiii ! Le mot de la fin après ce looooooong article, mais il fallait bien que ce soit celui-là : parlons bouffe !
TOUS les français de l’étranger, oui, TOUS, disent que la première chose qui leur manque lorsqu’ils partent, c’est leur blanquette, leur cassoulet, leur andouillette et leur camembert !
En tant que voyageur, et adorateur de la gastronomie mondiale, je suis le premier à en témoigner : RIEN ne vaut la gastronomie française !
Maintenant, les goûts et les couleurs ne se discutant pas, et moi ayant particulièrement apprécié la cuisine malaisienne (plus indienne, philippine, chinoise, vietnamienne…etc. bref, toutes ces cuisines se côtoyant en Malaisie), je préfère ne pas prononcer de vainqueur.
En particulier, la Malaisie possède un met que j’apprécié particulièrement, qui s’appelle le Nasi Lemak, que je recommande à tout touriste qui passerait par le pays. A ne pas manquer !
Et vous ? Qu’aimez-vous ou n’aimez-vous pas de la France ?
Cet article est paru en premier sur Chartouni.fr
Ce que je n’aime pas en France ce sont les râleurs râlant constamment contre tout et tout le monde : « les » syndicats, « les » fonctionnaires, « les » grévistes, la météo, « les » gilets jaunes, les…. 😉